Avec la version 2.0 de mon installation, le monde extérieur nous est accessible, des acteurs peuvent être ajoutés, modifiés voir même supprimés sans gros impact sur l’architecture générale : il est temps maintenant de rajouter un chef d’orchestre à tout se foutoir !

Pour arriver à cette nouvelle évolution, appelée sobrement 2.1, pas de remise en cause technique : le système reste centré sur un bus de données géré par le broker Mosquitto, quelques évolutions des composants existants et l’ajout d’un nouveau partenaire. En fait, la transition s’est faite au fil de l’eau, sans grand big bang (à la mode agile on pourrait même dire), preuve que les choix précédents ont été les bons.

On retrouve les 3 « injecteurs » de la version précédente :

• Teleinfod qui publie les données de consommation et de production électrique issues de mes compteurs EDF. Aucun changement de ce côté-là

• Domestik qui me sert à la fois à archivage des données récoltées, à l’affichage de ces données et à la supervision de mes machines. Sur ce dernier point, Domestik est maintenant capable de générer les alertes (files system plein, disque en train de lâcher, …). La gravité de ces erreurs est paramétrable.

• Marcel assure maintenant un rôle triple :
• Injecter des données environnementales telles que les températures des pièces, les détections d’ouverture de portes, « pleut-il ? », la prévision météo, sommes-nous dans un période de travail ou de vacances, l’utilisation de la ligne ADSL, la santé et la consommation de l’onduleur, … Des plugins écrits en Lua permettent de valider ou traiter les données,
• Envois de messages « d’alertes » dont la criticité et la méthode sont paramétrables (SMS, GCM ou mail). En plus des alertes d’incidents détectées par Domestic ou Marcel lui-même, ce peut-être aussi des notifications (« quelqu’un vient de rentrer »), voir mêmes des rapports (« Combien avons-nous produit d’électricité aujourd’hui ? »)
• Commandes d’éléments extérieurs suite à la réceptions de messages MQTT.

Pour assurer ces tâches, il s’interface avec le bus 1-wire de la maison et à un boitier RFXtrx pour les liaisons par radio fréquence (en particulier mes volets Somfy). D’autres médias ajouteront sans doute.

Avoir des données, c’est bien ; pouvoir s’en servir pour prendre des décisions avec, c’est mieux.
C’est pourquoi j’ai ajouté un nouveau composant nommé Majordome : en se basant sur les données auxquelles il a souscrit, il déduit les actions à faire et qui seront majoritairement interprétées par Marcel.

Clarifions par un exemple concret : la gestion des volets du salon.
Ce que l’on souhaite, c’est optimiser le temps d’ouverture des volets pour :

• Garantir un minimum d’ensoleillement pour les plantes qui s’y trouvent
• Que les volets se ferment la nuit et s’ouvrent le matin … sauf si les fenêtres ont été ouvertes durant la nuit pour faire entrer de la fraîcheur
• C'est l'été, le soleil tape à l'extérieur et le salon est déjà trop chaud : les volets se ferment pour en faire baisser la température.

Bref, beaucoup de paramètres pour une tâche qui paraissait si simple de prime abord.

Majordome écoute donc les données environnementales échangées (température du salon, heure de levé et couché du soleil, mode de confort choisi « travail », « vacances », « Absent ») et en temps réel contrôle les volets du salon.

Et tout ceci se reproduit pour chacune des pièces de la maisons, d’autres scénarii sont ajoutés pour d’autres tâches : surveillance de l’arrivée des enfants, contrôle de la filtration de la piscine, ….

Techniquement, Majordome est une collection de scripts Lua se basant sur mon framework Séléné, déjà utilisé pour mon tableau de bord mais sans interface graphique ce coup-ci. Séléné se charge de la couche transport MQTT, des timers et de la gestion des évènements alors que la partie Lua gère les décisions à prendre.

Suivant la complexité des scenarii, il est possible de tout centraliser dans un même script, ou d’en faire tourner plusieurs en parallèle.

Toutes la configurations du fonctionnement des scénarii passent pas des messages MQTT « persistants » (ce qui fait qu’un intervenant peut récupérer la configuration en cours même s’il est démarré après qu’elle est été établie).

Comme client, je conserve évidement Domestik et les scripts conky. Mais comme je l’ai abordé (succinctement) dans la V2.0, j’ai recycler une tablette dont l’Android était brickée en y installant Linux pour y faire tourner mon tableau de bord :

• Les couches de bas niveau est prise en charge par mon framework Séléné avec l’extension DirectFB (couche graphique pour Linux ne nécessitant pas de couche X), ainsi que l’historisation courte de certaines données pour produire des graphiques
• Des scripts Lua gère l’interface à produire et l’affichage des messages reçus.
• Plusieurs pages s’enchainent automatiquement toutes les 10s et affichent les informations des différents étages de la maisons (températures, états des ouvertures, …), la météo et la configuration actuelle (mode de confort, heure de levé / couché des enfants, …).

Malheureusement, je n’ai pas réussi à trouver un driver pour l’écran tactile de cette tablette, donc la modification de ses paramètres se fait par une interface web et des échanges MQTT.

Cette architecture donne vraiment satisfaction sur tous les points :

• Grace à sa modularité, il est facile d’ajouter, de modifier ou de supprimer des composants logiciels ou techniques sans remettre en cause les autres composants.
• Aucun problème de fiabilité rencontré jusqu’à présent
• L’architecture est vraiment efficace énergétiquement parlant
• Le confort apporté est notable … tout en conservant les commandes manuelles.

Seul l’ordonnanceur (Majordome) n’est pas pour « Monsieur tout le monde » car demandant de solides notions de programmations : il pourrait être facilement remplacer par un produit plus WAF Compliant pour peu qu’il s’interface bien avec un bus MQTT.
Mais l’utilisation de Marcel comme « interface technique » se justifie largement face aux solutions concurrentes en permettant une certaine stabilité vers « le monde extérieur » et une flexibilité que je n’ai pas retrouver dans les produits que j’ai étudié.