A l'origine, il s'agissait seulement de trouver une distribution capable de ranimer mes plus vielles machines. Après plusieurs essais, mon choix s'est porté sur Damn Small Linux, qui, même s'il n'est plus développé et si personne n'a validé mon accès à son forum, semble la seule distribution capable de tourner avec X sur mes vieux 486 avec très peu de RAM. Bon, je n'ai pas encore essayé sur ces machines, mes essais se cantonnant pour le moment à un K7/600 Mhz avec seulement 128Mo de RAM.

Parmi les caractéristiques de cette distribution, une m'intéresse particulièrement dans ce billet, celle qui permet d'avoir un système quasiment indestructible aux mauvaises manipulations de l'utilisateur : la "frugal install"

Soyons clair, la méthode la plus naturelle et conseillée pour utiliser DSL est simplement de booter sur son CD, avec la possibilité de sauvegarder les modifications apportées au système sur clef USB ou sur disque dur. Mais la distribution propose aussi 2 utilitaires pour l'installer à demeure sur un disque.

• La première consiste à faire une installation sur le disque, DSL se transformant en une Debian ... obsolète.Je n'ai pas utilisé donc on passe ...
• La seconde, nommée Frugal Install permet d'utiliser une partition comme s'il s'agissait du CD original et éventuellement d'en utiliser une seconde pour la persistance. Le gros intérêt est que quel que soit les (fausses) manipes de l'utilisateur, il suffit de rebooter pour se retrouver avec un système saint. C'est celle qui nous intéresse ici.

Je n'ai pas ré-inventé la roue, je me suis contenté de suivre les instructions présentes sur le wiki et le forum de DSL. Ce qui se résume en :

1. Booter sur le CD, ouvrir un terminal root (dans le menu, c'est "XShell / Root access / ..."
2. lancer cfdisk pour partitionner le disque, qui devrait se nommer hda. J'ai crée 3 partitions comme suit

                                  cfdisk 2.11z

                              Disk Drive: /dev/hda
                        Size: 10005037056 bytes, 10.0 GB
              Heads: 255   Sectors per Track: 63   Cylinders: 1216

    Name        Flags      Part Type  FS Type          [Label]        Size (MB)
 ------------------------------------------------------------------------------
    hda1        Boot        Primary   Linux ext2                          57.58
    hda2                    Primary   Linux swap                         254.99
    hda3                    Primary   Linux ext2                        9689.38

On remarquera que ma seconde partition sert de swap et fait classiquement le double de la mémoire physique de ma machine. Pour les machines avec peu de mémoire, je conseillerais quant même de ne jamais descendre en dessous de 128Mo.

3. reboot (sinon, il semblerait qu'il y ait des risques que le système continue à prendre en compte l'ancien découpage).
4. formatage des partitions

mke2fs /dev/hda1
mke2fs /dev/hda3
mkswap /dev/hda2
swapon /dev/hda2

5. on lance l'installation par le menu "APPS>TOOLS>FRUGAL INSTALL>FRUGAL GRUB INSTALL"
   • partition pour stocker l'image : hda1
   • 'L' pour installation depuis un LiveCD
   • partition pour MyDSL : laisser vide (important, car je n'ai pas réussi à faire booter mon système sinon)
   • laissez aussi vide les options de GRUB, on modifiera sa config par la suite.
6. reboot ce coup-ci en prenant bien soin de retirer le CD : on démarre pour la première fois sur notre disque dur.

Voila, le système est capable de booter par lui-même. Les moins aventuriers en resteront là, pour les autres, passons à la customisation.

Il s'agit maintenant d'indiquer au système d'utiliser la partition hda3 plutôt que la RAM pour les homes et les packages.

Je conseille de modifier le menu de boot comme suit (le fichier à modifier se nomme /cdrom/boot/grub/menu.lst)

title DSL persistant
kernel /boot/linux24 root=/dev/hda1 quiet vga=normal noacpi noapm noscsi frugal dma restore=hda3 home=hda3 opt=hda3 host=K7 dsl mydsl=hda3
initrd /boot/minirt24.gz  

title DSL volatile
kernel /boot/linux24 root=/dev/hda1 quiet vga=normal noacpi noapm nodma noscsi    frugal 
initrd /boot/minirt24.gz  

title DSL Runlevel 2
kernel /boot/linux24 root=/dev/hda1 quiet vga=normal noacpi noapm noscsi nodma frugal 2 base norestore
initrd /boot/minirt24.gz

title DSL Check filesystem(s)
kernel /boot/linux24 root=/dev/hda1 quiet vga=normal noacpi noapm noscsi nodma frugal 2 toram legacy base norestore checkfs
initrd /boot/minirt24.gz

• DSL persistant est notre système par defaut : 
  • home, opt et mydsl indiques que les répertoires de mêmes noms ne sont plus stockés en RAM mais sur la partition hda3. Si le but est d'avoir un système blindé aux mauvaises manipulations de l'utilisateur, on ne gardera que home et les ajouts définitfs de programmes devront se faire uniquement dans /cdrom.
  • pour alléger encore le système, on a viré les modules qui ne servent pas sur cette machine par noapic, noapm et noscsi (voir la doc, il y en a éventuellement d'autres) alors qu'on a activé les dma pour les disques.
  • enfin, par host on indique le nom de la machine sur le réseau
  • à noter aussi que l'on peut ajouter à cette ligne le nom des daemons que l'on souhaite lancer au démarrage. Dans mon cas, j'ai ajouter ssh (apres avoir bien sûr ajouté un mot de passe à l'utilisateur DSL).
• DSL volatile est en fait le boot proposé par défaut - tout est en RAM, pas de persistance ...
• DSL Runlevel 2 est l'équivalent du mode Rescue de m$-windows : système de base, mono utilisateur, en mode texte. Il sera utiliser en cas qu'on ait fait une grosse bourde et que le système ne démarre plus.
• DSL check filesystem(s), ben, comme son nom l'indique, ne fait que lancer un fsck sur les disques en cas de corruption.

Etant prévue pour démarrer depuis un CD-ROM, média par définition non modifiable, DSL dispose d'un mécanisme de sauvegarde des éléments systèmes modifiés, éléments qui seront automatiquement restaurés lors des futures redémarrages. Nous allons conserver cette possibilité qui permet de figer le système dans une configuration saine disponible aussi par menu Run Level 2 de Grub.
Cependant, il faut faire le ménage, car sa configuration par défaut  demande de sauvegarder des répertoires maintenant persistants ... on supprime donc pour le moment tout le contenu de /opt/.filetool.lst

Dans ce fichier /opt/.filetool.lst, on peut indiquer tous les répertoires non persistants que l'on souhaite conserver. Mais il est aussi possible d'indiquer individuellement les fichiers. L'exemple le plus courant  concerne /etc/password, /etc/shadow et consorts : ils contiennent le nom et les caractéristiques de tous les utilisateurs de la machine, y compris bien évidemment leur mot de passe. Même si beaucoup de fichiers d'/etc méritent d'être conservés, il est fortement déconseillé de sauvegarder tout ce répertoire, sinon on perd la possibilité de récupérer un système saint en cas de mauvaise configuration : on préférera donc sauvegarder individuellement les fichiers concernés.

Pour ce faire, dans le file manager, on sélectionne les fichiers et on clique sur "Add2Filetool".